Leurs ailes profondément ancrées dans
mes racines.
Tes feuilles et tes toiles, étoiles,
poussières.
Le jardin sans fin, l'arbre sans fond.
Y grimper, haut, toujours plus haut.
Y rêver, fort, toujours plus fort.
Les regarder rire, les entendre
pleurer.
Boire leurs larmes en tentant de ne pas
aigrir mon cœur.
Faire ses valises pour n'aller nulle
part.
Marcher en tentant de garder la tête
haute.
Desserrer l'étau qui étrangle les
veines.
Suivre le fil du cerf-volant, où qu'il
aille.
Recevoir les mots comme des baisers
trop rares.
S’enivrer d'eau.
Écrire ce que je voudrais hurler.
Écouter ce que je voudrais écrire.
Ne pas courber l'échine, ne pas se
perdre non plus.
Le lait qui tourne et la pluie qui
noie.
Compter les pois sur le dos de la
coccinelle.
Se souvenir des chèvres.
Démêler les pattes des phasmes.
Les reflets du ciel sur la carapace de
ton scarabée.
Peindre un arc-en-ciel dans tes
tresses.
De colline et de montagne.
De rêves et d'espoirs.
S'en aller, se taire.
S'en aller, espérer.