samedi 26 octobre 2013

Les mots se cachent.







Parfois les mots flottent dans l'air.
Ils se cognent au plafond, virevoltent entre les branches.
Ils finissent rassemblés comme une auréole de bulles autour de ma tête.
Ils se faufilent entre mes idées et se frayent un chemin jusqu'à ma bouche.
Ils s'insinuent entre mes lèvres pâles.
Quelques fois ils ressortent par mes doigts.
Légers, graves, tendres, profonds.
Traits d'encre noire et brillante.

D'autres fois ils me retrouvent quand l'eau chaude rougit ma peau nue,
Je n'arrive pas à les attraper, à les retenir, à les enfermer à l'intérieur de ma boîte crânienne.
Ils glissent en même temps que les gouttes.
Gouttes et mots s'échappent par les petits trous de la baignoire.

Les mots s'offrent et se récoltent,
Les mots se faufilent et s'insinuent,
Les mots se savourent et font le tour,
Les mots se tressent en couronnes comme de minuscules fleurs sauvages.
Les mots se savourent comme des framboises gelées plongées dans un verre de lait.
Les mots se collectionnent et s'échangent,
Les mots s'envolent et s'accrochent,
Les mots s'emmêlent et se dessinent.

Parfois les mots se cachent.