dimanche 24 août 2014

Un rêve qui rejoindra le nuage des souvenirs


Un rêve qui rejoindra le nuage des souvenirs.
Trop précieux pour le laisser s'envoler quand la lune se couche.
Trop libre pour se laisser épingler comme un papillon desséché.

Les mélopées languissantes.

Les fesses posées sur un banc d'un autre âge.
Les genoux repliés contre la poitrine, empêchant mon cœur battant la chamade de déchirer mes entrailles pour aller voler au dessus de la scène.
Un regard vers mon âme nue, un sourire discret mais authentique et sincère.
Un saut dans le temps, les détails qui s'évanouissent pour mettre en valeur ce qui n'a pas de prix.
Attirée vers une voix connue par cœur.
Des mots dans une langue et puis dans l'autre.
Retrouver dans les buissons un inconnu si familier.
Deux adultes comme deux enfants.
Si loin de la chair mais si proches de l'écrin de l'âme.
Rire et courir.
Se cacher et se retrouver.
Se surprendre et fondre dans les bras de l'autre.
Goûter la chaleur et le magnétisme d'une façon si différente de celle que les amants connaissent.
Un mélange de pudeur noble et de liberté enfantine.

S'en aller, sautillant, mes épaules sous ses bras.
Nos quatre mains jointes, nos mains tissées abritant un petit oiseau mort mais coloré.
Nos quatre mains jointes, nos mains tissées faisant sautiller avec toute la joie de nos cœurs d'enfants ce petit oiseau tombé du nid trop tôt et découvert dans les buissons comme nous découvrions une amitié hors du temps.
Petit animal encore chaud mais dépourvu de vie.
Petit animal aux plumes vives et douces.
Petit animal des plaines et des rêves rouges.
Nos sourires et nos gestes remplis d'une complicité magique donnent un sens à la chute, à la fin prématurée.

Me souvenir des mots échangés mais ne pas en saisir le sens parce que mes yeux sont trop ouverts.

Il est entré dans mes oreilles avant d'entrer dans mes rêves.
Je suis entrée dans son cœur, loin de la réalité, dans le royaume innommable des rêves.
Hors du temps.

Boire les images, savourer les souvenirs d'une complicité impossible.
Me laisser bercer.
Laisser l'encre noire courir sur le papier.
Respirer.
Me souvenir d'un rêve plus réel que la réalité.
Comprendre qu'il y a tellement plus que les gestes quotidiens, plus que ce que je vois ou entends.
Comprendre qu'écouter, regarder, admirer ne peut se faire que les yeux fermés, l'âme flottante et le cœur à nu.

Un rêve comme un bijou que la nature offre.
Un bijou dont les hommes ne se soucient pas.
Un bijou qu'ils ne cherchent pas à façonner, à transformer, à échanger, à enfermer ou à vendre.
Un rêve comme le souvenir des enfants purs et joyeux que nous serons toujours même lorsque nos visages chiffonnés seront entourés de mèches grises.

Aimer les différences qui nous unissent.
Aimer les kilomètres qui nous séparent autant qu'ils nous rapprochent.

Accueillir dans mon cœur de sœur un nouveau frère avec lequel j'ai partagé des jeux d'enfants en pleine nuit, loin de mon lit, dans les buissons de mes entrailles, au milieu des prairies de mon âme.

Écrire pour me souvenir de ce que je n'oublierai jamais.
Des mots en vrac, loin de traduire la grandeur des petites choses remplies de sens.
Sourires, chants, banc, buisson, plumes, mains jointes, chaleur, abris, cœurs, sœur, frère, images, puissance et douceur, plaines, herbes, dessin du bois, regards complices, pieds nus.

Les bras tendus pour quelques clichés fixés pour l'éternité dans mon esprit au moment où je sentais la lune s'en aller.

Le cœur d'une mère peut accueillir autant d'enfants que ses entrailles pourront abriter et mettre au monde.
Le cœur d'une sœur peut accueillir autant de fantômes que son esprit rencontrera quand le soleil est couché et les yeux fermés.

Chercher les mots pour traduire ce qui ne s'explique pas et ne se partage peut-être pas non plus.

Un lit de plumes pour des rêves de flocons.
Des paysages sans nom et sans lieu comme un rideau qui se referme sur un rêve qui rejoindra le nuage des souvenirs.

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